8 mai 2011

Le vocabulaire des déchets N°2.

Le Cniid nous propose de décrypter les enjeux qui se cachent derrière le vocabulaire des déchets :

 Incinérateur

Nom masculin, du latin incinerare « réduire en cendre »
Acronyme couramment employé : UIOM (Usine d’Incinération d’Ordures Ménagères)


Un incinérateur est une usine de traitement basée sur la combustion partielle des déchets en présence d’un excès d’air. D’un simple four auquel était adjointe une cheminée pour l’évacuation des fumées, on est passé à des constructions de plus en plus complexes. Désormais se côtoient, dans des usines imposantes et souvent newlook, différents systèmes de traitement et de contrôle des rejets progressivement rendus obligatoires par l’évolution des connaissances scientifiques et de la réglementation. Une fraction de l’énergie des déchets brûlés peut être utilisée dans certains cas pour produire de l’électricité ou de la chaleur (définition à venir sur la « valorisation énergétique »).

Mais tout cela coûte cher, très cher
. L’incinération est d’ailleurs le mode de traitement des déchets le plus onéreux (164 €/t sans intégrer les coûts sociaux et environnementaux d’une telle installation) et engage financièrement la collectivité qui en fait le choix sur au moins 40 ans (durée de vie de l’installation). La collectivité doit également supporter l’absence de flexibilité d’une telle installation : un incinérateur, véritable « aspirateur à déchets », doit être alimenté en continu et à capacité constante pendant toute sa durée de vie. Le terme d’UIOM est impropre puisque les incinérateurs actuels brûlent de plus en plus de nouveaux types de déchets, qui ne sont pas des ordures ménagères, pour combler leurs fours.
Contrairement à l’idée souvent véhiculée, ces déchets divers et variés (en volume, en composition et en toxicité) ne disparaissent pas dans l’incinérateur comme par magie.

Le mythe du feu purificateur a vécu : il est mensonger d’affirmer que les incinérateurs rejettent surtout de la « vapeur d’eau » comme voudraient nous le faire croire les défenseurs de cette technologie. La réduction miraculeuse en volume de nos déchets n’est en réalité qu’apparente car, ironie du sort, l’incinération de déchets a priori non toxiques, produit des déchets … toxiques et des fumées… tout aussi toxiques ! Pour reprendre la célèbre formule du père de la chimie moderne, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » ! (Lavoisier, 1789)
Pour une tonne de déchets avalée par un incinérateur, celui-ci rejettera 6000 m3 de fumées contenant des polluants divers (dioxines, furanes et métaux lourds, particules fines et ultrafines,…), environ 350 kg de résidus solides toxiques (mâchefers et résidus d’épuration des fumées ou REFIOM) et des effluents liquides (issus du traitement des fumées ou des mâchefers).

Ne dites plus « un incinérateur fait disparaître des déchets en mélange », mais « un incinérateur produit des toxiques en mélange ».
Illustré par Martin Vidberg (blog l'actu en patates) :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire